En cas de sinistre sur cette méga-pièce, la question est de savoir si le carrossier peut la remplacer facilement et surtout à quel prix ? Ne risque-t-on pas de dépasser assez rapidement la VRADE du véhicule obligeant sa mise au rebut bien que
récent ? Est-il également encore assurable ? Ce sont toutes les questions auxquelles il faut apporter des réponses.
Les pièces moulées par giga-casting pourraient être difficiles à réparer une fois endommagées. En cas d’accident, il deviendrait quasiment impossible de remplacer ou de redresser la section altérée d’une pièce moulée car celle-ci fait partie d’un monobloc non démontable. Les pièces qui pouvaient auparavant être redressées, soudées, ou réajustées nécessiteraient aujourd’hui un remplacement complet. Cela induit un approvisionnement en pièces spécifiques au giga-casting qui peut s’avérer difficile, couteux et long en considération des délais d’approvisionnement.
Par ailleurs, le recours au giga-casting nécessite des compétences de réparation spécialisées. Les professionnels doivent être formés à la manipulation de ces pièces et à l’utilisation d’équipements spécialisés pour les réparer ou les remplacer.
Si on prend l’exemple du constructeur TESLA, un agrément et le suivi d’une formation spécialisée est nécessaire. Ce sont des investissements de temps et d’argent notamment en termes d’outils spécifiques, comme des machines de diagnostic capables de tester ces structures et détecter les anomalies possibles.
Certains constructeurs imposent des protocoles stricts pour la réparation des véhicules avec des pièces moulées, ce qui limite d’autant plus les capacités d’intervention des ateliers indépendants.
Tous ces constats contribuent à une augmentation du coût des réparations pour les professionnels que ce soit par la formation, l’acquisition de matériel spécifique, la formation ainsi que l’accès aux données constructeur.
-> UN CADRE RÉGLEMENTAIRE NÉCESSAIRE : ACCES AUX DONNÉES DES VÉHICULES, RÉPARABILITÉ ET PIECES DÉTACHÉES
Un accès renforcé aux données techniques des véhicules
Le Règlement (UE) 2018/858 relatif à la réception et surveillance du marché des véhicules à moteur et de leurs remorques est un texte très important pour notre filière.
Il contient notamment une obligation contraignant les constructeurs à fournir aux opérateurs indépendants un accès non discriminatoire à l’ensemble des informations techniques nécessaires à l’entretien et à la réparation des véhicules qu’ils produisent. Cette obligation existait déjà avant mais elle a été renforcée.
Réparabilité et écoconception
La Directive (UE) 2019/771 du 20 mai 2019 relative à certains aspects concernant les contrats de vente de biens encadre la notion de conformité des biens destinés à la consommation avec une attention particulière portée à la réparabilité raisonnable de ces produits. Le texte dispose du libre choix du consommateur qui doit pouvoir choisir entre la réparation ou le remplacement du bien qu’il a acquis.
Ce texte vise à imposer, dès la phase de conception, des critères contraignants de durabilité et de réparabilité. Cela constituerait au sens du texte une « garantie commerciale de durabilité pour certains biens ».
Un projet de règlement européen est en cours de discussion spécifiquement sur notre secteur et contenant des exigences de circularité dans la conception des véhicules et dans la gestion des véhicules hors d’usage (VHU).
L’Europe se fixe des objectifs de réutilisation, de recyclabilité et de valorisation des pièces issus des véhicules. Il encadre à la fois son écoconception, sa réparabilité et sa destruction arrivé en fin de vie.
La FNA a plaidé et plaide depuis plus de 2 ans, pour maintenir des ambitions fortes en termes de conception afin de faciliter le retrait et le remplacement de certaines pièces, dont les batteries des véhicules électriques. La pratique de giga casting devrait être encadrée dans ce texte. Les constructeurs devront justifier d’une « stratégie de circularité ». Cela n’existait pas avant. Précisément, un véhicule mis sur le marché sera accompagné d’un passeport de circularité qui détaillera les informations relatives aux retrait et remplacement des pièces.
Enfin, les centres VHU devront pouvoir les retirer (composants compris) en vue de leur réutilisation ou recyclage avant toute opération de broyage. Une liste devrait définir les catégories concernées.
Une initiative européenne « Right to Repair » est actuellement en cours et s’attaque à un verrou supplémentaire : Celui de la mise en place de standards industriels harmonisés permettant sécurité etaccès direct aux données des véhicules.
Ces cadres réglementaires pourraient remettre en question le giga-casting, incompatible avec les exigences des textes susvisés.
L’ensemble de ces mesures présentées par la FNA à chaque intervention auprès des autorités publiques et institutionnelles permettrait de forcer les constructeurs à repenser leurs choix industriels.
Par ailleurs, le recours au giga-casting nécessite des compétences de réparation spécialisées. Les
professionnels doivent être formés à la manipulation de ces pièces et à l’utilisation d’équipements
spécialisés pour les réparer ou les remplacer. Si on prend l’exemple du constructeur TESLA, un
agrément et le suivi d’une formation spécialisée est nécessaire. Ce sont des investissements de temps
et d’argent notamment en termes d’outils spécifiques, comme des machines de diagnostic capables
de tester ces structures et détecter les anomalies possibles.
Certains constructeurs imposent des protocoles stricts pour la réparation des véhicules avec des